Biographie

Il est difficile de condenser en quelques lignes la vie d’un homme dont l’œuvre est si importante et complexe. Je vais néanmoins tenter de résumer la vie du seul représentant international du cinéma espagnol, Pedro Almòdovar.


Pour commencer, quelques mots sur sa vie personnelle. J’ai retenu ces aspects pour l’éventuel impact qu’ils ont pu avoir sur l’œuvre cinématographique d’Almòdovar.

Pedro Almòdovar


Il nait dans une famille modeste à Calzada de Calatrava [ Insérer carte ] en 1949. Il reçoit une éducation très religieuse, et vit éloigné de l’univers urbain.
Il part pour Madrid très jeune, à dix-sept ans, et s’attache très vite à l’atmosphère particulière qui se dégage de la capitale espagnole. Il veut entrer à l’Ecole de cinéma madrilène. Or, en Espagne, Franco est au pouvoir et impose une forte censure sur toutes les formes de culture. Il ordonne la fermeture de l’école.


[Contexte : Depuis 1939 le franquisme sévit en Espagne, arrivée de Francisco Franco au pouvoir, et installation de la dictature espagnole.]

Almodovar se retourne et trouve un emploi à la Compagnie nationale du téléphone, observatoire idéal pour lui du monde de la petite bourgeoisie urbaine dont il ignore tout à l’époque. Il s'amusera à mêler ces deux milieux - petite bourgeoisie et classe populaire - dans de nombreux longs métrages.

[Contexte : En 1974, le dictateur Franco meurt de vieillesse, il s’agit pour l’Espagne d’une véritable libération, de nombreux interdits sont levés.]


Madrid au crépuscule
De 1974 à 1978 il se construit une réputation à Madrid en créant plusieurs courts métrages et en fréquentant les bars, les galeries d’art de la Cinémathèque de Madrid et les festivals pour amateurs. Ses diffusions attirent progressivement de plus en plus de monde. Dès ses premières réalisations il impose son style, projette de fausses actualités et publicités avant ses films, diffuse la musique en direct et mime lui-même les voix de ses personnages. Il parodie, mélange les genres, allie hardiesse et dérision à un jeu référentiel. Il touche à plusieurs matériaux, la bande-dessinée, les romans-photos et écrit des nouvelles publiées dans de nombreux magazines. Il est très fervent admirateur du Free cinéma anglais qui impose l’impétuosité dans la représentation du quotidien comme un genre cinématographique.
En 1979, alors qu’il intègre la troupe de théâtre « Los Goliardos », il rencontre Carmen Maura et passe aux longs métrages, et ne quittera plus ce style. En 1980, Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier est né, inspiré de l’un de ses romans-photos.
Ce film aborde plusieurs thèmes d’une manière crue, notamment la quasi-totalité des interdits levés après la mort de Franco, que l’on retrouvera en partie dans tous les films de Pedro Almòdovar. Néanmoins, il a toujours refusé d’assimiler ses œuvres à un quelconque message politique, et juge que la meilleure façon de prendre une revanche sur le franquisme est d’en nier l’existence.
Ces quelques éléments biographiques, ainsi que les quelques points sur le contexte historique de l’Espagne des années 1970-1980 et notamment de Madrid permettent de mieux comprendre pourquoi Pedro Almòdovar se place comme l’un des piliers de la Movida madrilène.

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